“Chaque jour, quelqu'un se réveille sans savoir que c'est son dernier jour sur terre ; à personne n'est promis demain.” ― Allene vanOirschot.
Il y a un mois, une personne qui m'est chère est décédée. Malgré le chagrin et douleur accablante d'avoir eu à lui dire adieu de façon inattendue, sa mort et le vide qu'il a laissé dans le cœur de ceux qui l'aiment m'a poussé à penser ma propre mortalité. Je me demandais, alors, comme lui, moi aussi je ferai ce voyage final? Quand? Comment? Que vais-je devenir et qu’en est-il de ceux qui tiennent à moi ? Comment se sentiront-ils ? Même si cela peut être une pensée effrayante, j'ai réalisé qu'elle ne doit pas toujours conduire au désespoir et à la mélancolie , car comme le disait François Cheng, penser à la mort, c'est penser à la vie, et les stoïciens l'avaient compris...
Hominem te esse memento. Memento mori !
«Respice post te. Hominem te esse memento. Memento mori !
Il est dit que Memento Mori tire son origine d'une ancienne tradition romaine selon laquelle, après avoir remporté une victoire militaire significative, les généraux militaires triomphants étaient célébrés en défilant dans les rues sous les acclamations des masses. Cette procession cérémonielle, qui pouvait durer une journée entière, impliquait que le chef militaire monte sur un char tiré par quatre chevaux, ce qui était considéré comme un honneur très estimé. Le général était idolâtré et considéré comme divin tant par ses troupes que par le public. Cependant, un esclave accompagnait le vénéré général dans le même char. L'esclave avait la responsabilité exclusive, tout au long du cortège, de murmurer continuellement à l'oreille du général : « Respice post te. Hominem te esse memento. Memento Mori ! signification:
“Regardez en arrière. Souvenez-vous que vous êtes mortels. N'oubliez pas que vous allez mourir!”
Le serviteur servait à rappeler au conquérant au sommet du triomphe que sa victoire était passagère mais que la réalité de sa mortalité demeurera. L’idée est qu’en prenant conscience de la mortalité, nous pouvons mener une vie empreinte d’un plus grand but, en évitant de gaspiller notre temps précieux sur des questions insignifiantes.
“Il est facile de perdre la trace de cette mortalité, d'oublier le temps, de penser que l'on va vivre éternellement. L'idée que vous allez mourir et que la vie est courte n'est déprimante que si vous y pensez mal. Si vous y réfléchissez bien, cela devrait vous donner un sentiment de priorité. Cela devrait même vous donner un sens ; cela devrait vous permettre de savoir ce qui est important, ce que vous essayez de faire pendant que vous êtes ici sur cette planète.” —Ryan Holiday.
Memento Mori, Memento Vivere.
“Memento Mori” et “Memento Vivere” sont les deux faces d’une même pièce, chacune offrant une perspective précieuse sur la vie et la mort. “Memento Vivere”, qui signifie “n'oubliez pas de vivre”, est une phrase qui rappelle qu'il faut profiter au maximum de la vie, car la mort est partout. Contrairement à “Memento Mori”, qui met l'accent sur le caractère inévitable de la mort, “Memento Vivere” nous encourage à célébrer la vie et à vivre chaque instant avec intention et joie. Dans le monde moderne, le “Memento Vivere” est un antidote à la tendance humaine à reporter la vie et le bonheur au futur. C'est une invitation à vivre dans le présent, à apprécier chaque instant et à poursuivre une vie pleine de sens et de joie. Reconnaître la mort ne doit pas être une source de peur, mais plutôt un encouragement à vivre pleinement. Lorsqu'on a demandé à l'entrepreneur, auteur et conférencier Gary Vaynerchuk de donner trois mots inspirants à quelqu'un, il a répondu : « Vous allez mourir. » Gary explique cela plus tard en disant :
“La raison pour laquelle je crois (à la mort comme motivation) est parce que c'est finalement pratique. C'est la lumière directrice, le feu et l'ambition qui me poussent vers l'héritage et vers la meilleure vie.”
Memento Mori, Memento Vivere, Carpe Diem .
Ce dicton latin apparaît pour la première fois dans les Odes (poèmes lyriques) composées par le poète Horace sous le règne de l'empereur Auguste. Le poème dans lequel il apparaît, l'Ode 11, date de 23 avant JC, année importante dans l'histoire romaine. C'est en effet l'année où le premier empereur de Rome, Auguste, prit le titre de princeps (ou « premier citoyen »), dont le titre nous donne le mot « prince », marquant effectivement la fin de la République romaine et le début de l'Empire romain. Le poème se lit ainsi :
Tu ne quaesieris (scire nefas) quem mihi, quem tibi finem di dederint, Leuconoe, nec Babylonios temptaris numeros. Ut Melius Quickquid erit pati ! Seu pluris hiemes seu tribuit Iuppiter ultimam, quae nunc oppositis debilitat pumicibus jument
Tyrrhénum, sapias, vina liques et spatio brevi spem longam reseces.
Dum loquimur, fugerit invida aetas : carpe diem, quam minimum credula postero.
“S'il vous plaît, ne demandez pas à Leuconoë – les dieux ne veulent pas que cela soit connu – quelle fin ils m'ont donné, à moi ou à vous, et ne vous mêlez pas des calculs babyloniens. Combien mieux accepter tout ce qui vient, que Jupiter nous accorde plus d'hivers ou que ce soit notre dernier, qui fatigue maintenant la mer Tyrrhénienne sur les pierres ponces qui lui font face. Soyez sage, filtrez le vin et, comme le temps presse, renoncez à tout espoir prolongé. Le temps envieux passe vite au moment où nous parlons ; cueillez le jour en faisant le moins confiance possible à l’avenir.”
Horace utilise la métaphore du vin et des fruits pour suggérer de vivre aujourd'hui, car la vie est courte et les projets futurs risquent de ne pas se concrétiser. En latin, l’expression est riche en images. Il véhicule l’idée de cueillir les fruits dès qu’ils sont mûrs et de ne pas attendre qu’ils soient à leur meilleur. Ainsi, le sens ancien de Carpe Diem était de vivre dans la plénitude du moment présent, de cueillir le jour et de ne pas trop faire confiance au lendemain. Cela ne devrait pas être une excuse pour prendre des décisions imprudentes ; mais devrait plutôt servir de rappel pour tirer le meilleur parti de chaque journée qui nous est donnée.
“Vous pourriez quitter la vie maintenant. Laissez cela déterminer ce que vous faites, dites et pensez.” — Marc Aurèle.
💡 ARRÊTEZ de gaspiller votre VIE (2024) — Prince EA
La douleur de ceux qui restent...
Face à un deuil, nous sommes confrontés à une myriade d’émotions contradictoires. La mort n’épargne aucune maison aucun cœur. Elle touche tous les recoins de l’existence. Les gens traversent leur deuil de diverses manières ; certains se murent dans le silence, tandis que d’autres expriment ouvertement leur chagrin. Pour tenter d'apaiser la douleur, nous nous disons souvent : “Ne sois pas triste ; il/elle ne voudrait pas te voir comme ça”. Les mécanismes de gestion du deuil varient, allant de la recherche de distraction à l’affrontement direct de la douleur. Il n’existe pas de formule universelle pour gérer le deuil mais je pense qu'il est essentiel de se donner de l'espace pour vivre et ressentir toute les émotions nécessaires à la guérison, car comme l’a si bien observé Earl Grollman,
“Le deuil n’est pas un trouble, une maladie ou un signe de faiblesse. C’est une nécessité émotionnelle, physique et spirituelle. Le seul remède au chagrin est de vivre le chagrin.”
Parfois, il peut sembler tentant de protéger notre cœur de la douleur de la perte en nous fermant à l’amour et à l’attachement. Pourtant, une telle stratégie n’est ni réalisable ni souhaitable. Car vivre, c’est aimer, et aimer, c’est vivre. Et comme tout a un coût,
“Le chagrin est le prix que nous payons pour l'amour.” —EA Bucchianeri
Faut-il regretter d’avoir aimé ? Non. Au lieu de cela, nous devrions chérir les moments et les expériences partagés avec ceux que nous avons perdus. Mais aussi, avant même de subir une perte, comme les stoïciens nous rappellent de —profiter du moment présent, nous devons également investir pleinement dans les relations qui comptent vraiment pour nous. Même si cela peut être difficile dans le contexte trépidant de la vie, nous devons faire de notre mieux pour maintenir des liens étroits et authentiques avec nos proches. Appels réguliers, visites et réelle présence... Car dans les moments de deuil, rien n'est plus douloureux que de penser avec obsession : Si seulement...
A la mémoire de Monsieur Issa Joseph PARE,
Que votre âme repose éternellement en paix...
【J'ai aussi une pensée pour mon petit cousin Abdel, ma grand-mère Joséphine, mon arrière-grand-mère Suzanne, mes tantes Safi et Mamou, le lieutenant-colonel Ismael Touhogobou etc. Vous me manquez tous tellement. J'espère que où que vous soyez, vous êtes heureux, vous êtes en paix. Je vous aime ♥︎ 】
Une dernière chose avant de partir... Si vous avez apprécié ce post, je vous demanderais de bien vouloir prendre quelques secondes supplémentaires pour appuyer sur le bouton "j'aime", commenter ou partager. C'est ainsi que je peux savoir que mon travail est vraiment utile. Soyez béni/es.
Sources:
Merci pour cette belle et très riche leçon
Ta rédaction est claire, limpide… pour un sujet aussi difficile on est tenté de se dire qu’on ira probablement pas jusqu’à la fin, mais cet article était captivant
Et Bravo, tes articles sont de mieux en mieux écris!