“Si cela s’est produit, c’est que cela devait arriver, et je suis heureux que cela se soit produit au moment où cela s’est produit. Je suis censé en tirer le meilleur parti.” | Ryan Holiday.
Début 2020, lors d’une escale à Bruxelles, je me suis passée par la librairie et j’ai acheté trois livres. L’un d’eux était «Tout Est Foutu: Un livre sur l'Espoir.» de Mark Manson. Dans le chapitre 6 de ce livre, L'Impératif de l'Humanité, Manson explore le concept d’ Amor Fati de Friedrich Nietzsche—l’amour du destin. L’idée a immédiatement résonné en moi, venant à une époque de profonde incertitude et de doute. Depuis lors, Amor Fati est devenu l’un de mes principes stoïciens préférés—un rappel constant d’accepter tout ce que la vie a à nous offrir, le bon comme le moins bon. Il y'a une année, je me suis rendue dans une bijouterie pour faire graver un bracelet et lorsque j’ai dit à la vendeuse que je voulais écrire Amor Fati dessus, elle a supposé qu’il s’agissait d’amour romantique. Elle m'a même demandé : Qui est Fati ? Mais, après que je lui ai expliqué, elle a semblé perplexe et m’a demandé : pouvons-nous vraiment aimer tout ce que la vie nous réserve ? Il est facile d'aimer le bien, mais accepter le “mal” exige plus qu'une simple volonté : cela demande un profond changement de perspective. Dans cet article, nous allons explorer ce que signifie vraiment aimer son destin, même lorsque la vie nous rend la tâche compliquée.
Les Trois Moirai.
Dans la mythologie grecque, la durée de la vie d'une personne était contrôlée par trois déesses. Les Moirai, ou Parques comme on les appelle en français, tissaient les fils du destin sur un grand métier à tisser. Les trois Parques étaient sœurs.
— Clotho ou la fileuse : elle filait le fil de la vie de sa quenouille sur son fuseau. Au moment de la naissance, elle créait le fil de la vie d'un être humain.
— Lachésis ou la tireuse au sort : mesurait chaque fil.
— Atropos ou la non-retournante : couper chaque fil à la longueur désignée, fixant ainsi la mort de la personne.
Le rôle le plus important des trois Moirai était de veiller à ce que chaque personne vive la partie de vie qui lui était assignée. L'heure de la naissance, la durée de la vie et l'heure de la mort étaient de leur ressort. Les Grecs pensaient souvent que le destin était immuable, mais ce n'était pas toujours le cas. Les Moirai obéissaient à Zeus, qui avait le pouvoir de modifier la longueur d'un fil et l'endroit où il était coupé. Même dans les instants précédant la coupure du fil par Atropos, Zeus pouvait intervenir pour le rallonger. En tant qu'agents de Zeus, le but principal des trois soeurs était de veiller à ce que toutes les vies soient mesurées selon la loi naturelle. Éviter la durée de vie prévue ou modifier celle d'une autre personne était une violation de l'ordre naturel et une offense directe aux dieux.
Le destin selon Carl Jung, par contre, n’est pas seulement une force extérieure, mais aussi le reflet de notre état intérieur dont nous n’avons pas encore pris conscience. En d’autres termes, nous pouvons sans le savoir contribuer à nos propres malheurs et les qualifier de malchance, d’injustice ou de destin. La façon dont nous réagissons aux événements de notre vie est essentielle, et s’efforcer d’avoir conscience de soi peut nous aider à trouver l’équilibre entre le sentiment d’impuissance et la tentative d’exercer un contrôle. En fin de compte, nous sommes encouragés à accepter la vie telle qu’elle est, plutôt que telle que nous souhaitons qu’elle soit. Cela implique d’aller au-delà de la pensée égocentrique pour découvrir l’essence intérieure que Jung appelait le Soi. En reconnaissant que nous faisons partie d’un tout plus vaste, nous pouvons accepter notre vraie nature, affirmer la vie malgré ses dures réalités et aimer notre destin.
Amor Fati : Aimez votre destin.
“Ma formule pour la grandeur d’un être humain est amor fati : il ne veut rien de différent, ni en avant, ni en arrière, ni dans l’éternité. Il ne faut pas seulement supporter ce qui est nécessaire, encore moins le cacher—tout idéalisme est mensonge face à ce qui est nécessaire—mais l’aimer.” | Friedrich Nietzsche.
L’idée d’Amor Fati est un élément fondamental de la philosophie de Nietzsche. Amor Fati signifie essentiellement que nous sommes prêts à accepter toutes les facettes de la vie, englobant à la fois le positif et le négatif, comme des parties essentielles de notre existence personnelle et commune. Pour Nietzsche, Amor Fati incarne une profonde reconsidération de la façon dont nous percevons la vie et l’existence. Au lieu de considérer la vie comme une séquence d’événements arbitraires et dénués de sens ou comme une bataille contre un univers détaché ou antagoniste, Nietzsche soutenait que les gens devraient accepter et affirmer toutes les dimensions de la vie, y compris ses tragédies et ses défis.
>> Renversons la situation : et si tout était une question de perspective ?
“La seule chose sur laquelle vous avez un contrôle, c'est la perspective. Vous n'avez aucun contrôle sur votre situation. Mais vous avez le choix de la façon dont vous la voyez.” | Chris Pine
La perspective est en effet cruciale. En changeant la façon dont vous voyez les situations, vous pouvez améliorer votre vie. Peut-être que la personne qui vous a coupé la file d'attente a quelqu'un de malade qui l'attend. Peut-être que ceux qui vous ont fait du mal n'avaient pas l'intention de le faire. Ou bien ce sont simplement des c*nnards mdr. Quoi qu'il en soit, même si vous n'avez pas le contrôle sur ce qui vous arrive, vous avez certainement le pouvoir de choisir comment percevoir ces événements. Il est simple de reconnaître le positif pour ce qu'il est : positif. Cependant, il est plus difficile de voir les expériences “négatives” comme quelque chose de différent. Une leçon que j'ai apprise est que nous n'avons pas à être reconnaissants pour tout dans nos vies. Au lieu de cela, essayez de tirer du positif de chaque expérience, apprenez les leçons à apprendre et laissez tomber le reste. Comme l'a dit Brianna Wiest au jour 11 de The Pivot Year :
“Vous n’avez pas à être reconnaissants pour ce à quoi vous avez survécu, pour ce que vous ne saviez pas, pour les leçons apprises trop durement. Vous n’avez pas à être reconnaissants pour l’injustice, pour vivre dans un monde qui ne valorise pas la dignité comme il le devrait, un monde qui a perdu son âme. Mais même au milieu de la tempête, lorsque vous tombez sur une lueur d’appréciation, j’espère que vous vous y accrocherez. J’espère que vous saurez que c’est aussi réel que tout le reste.”
>> Amor Fati comme pratique quotidienne.
Comprendre que nous devons accepter notre destin est une chose, mais le mettre en pratique en est une autre. Le changement ne se produira pas par magie simplement parce que vous avez décidé d'aimer votre destin. La philosophie d'Amor Fati exige de l'engagement, de la volonté et de la pratique. Ne vous inquiétez pas si vous n'êtes pas parfait dans ce domaine, vous n'êtes pas supposés l'être. Cependant, il est important de faire un effort et de continuer à avancer, surtout lorsque cela semble difficile. Voici donc trois étapes pour vous aider dans votre cheminement.
Étape 1 : Acceptation—Soyez «pure approbation».
acceptation : adopter une position de conscience sans jugement et accepter activement l'expérience des pensées, des sentiments et des sensations corporelles au fur et à mesure qu'ils surviennent.
“Je veux apprendre toujours davantage à considérer comme la beauté ce qu’il y a de nécessaire dans les choses : – c’est ainsi que je serai de ceux qui rendent belles les choses. Amor fati : que cela soit dorénavant mon amour. Je ne veux pas entrer en guerre contre la laideur. Je ne veux pas accuser, je ne veux même pas accuser les accusateurs. Détourner mon regard, que ce soit là ma seule négation! Et, somme toute, en un mot : je veux désormais pouvoir n’être un jour que pure approbation.”
L’acceptation implique de garder l’esprit ouvert et de faire preuve d’humilité. Elle ne signifie pas que vous approuvez la situation dans laquelle vous êtes ou que vous souhaitez que les choses restent inchangées. L’acceptation signifie plutôt percevoir les événements au fur et à mesure qu’ils se déroulent, sans laisser vos émotions obscurcir votre jugement. Il s’agit de reconnaître la réalité dans sa forme véritable, sans résistance ni déni. Il s’agit de reconnaître que “c’est ce qui se passe en ce moment”. L’acceptation ne doit pas être confondue avec la passivité ; c’est plutôt un choix puissant. C’est une action délibérée! La véritable acceptation est un processus actif, qui nécessite une reconnaissance consciente du moment présent, ce qui vous permet ensuite de déterminer les étapes les plus efficaces pour atteindre vos objectifs.
Étape 2 : Gratitude — Comptez vos bénédictions.
gratitude : (également gratitude, uk/ˈɡreɪt.fəl.nəs/ us/ˈɡreɪt.fəl.nəs/) : l’état d’être reconnaissant : reconnaissance .
reconnaissant: reconnaissant, reconnaissant : conscient du bienfait reçu.
“La gratitude donne un sens à notre passé, apporte la paix pour aujourd'hui et crée une vision pour demain.” | Melody Beattie.
La pratique de la gratitude implique de reconnaître et de valoriser toutes les expériences, ce qui peut conduire à un plus grand bonheur et à un plus grand bien-être. Les personnes reconnaissantes ont tendance à mieux gérer le stress et à faire preuve d’une plus grande résilience psychologique. En pratiquant régulièrement la gratitude, nous nous entraînons à voir la valeur inhérente à chaque situation, ce qui en fait une étape cruciale vers la pratique d’Amor Fati.
Étape 3 : Résilience—Trouver un sens.
résilience : (également formel résilience, uk/rɪˈzɪl.jən.si/ us/rɪˈzɪl.jən.si/) : la capacité d'être à nouveau heureux , de réussir , etc. après qu'un événement difficile ou mauvais se soit produit.
“Mes frères et sœurs, quand vous passez par toutes sortes d’épreuves, considérez-vous comme heureux. Car vous le savez : la mise à l’épreuve de votre foi produit la perservérance. Mais il faut que la perservérance accomplisse parfaitement son oeuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien.” | Jacques 1:2-4 LSG
En développant la résilience, nous améliorons notre capacité à surmonter les adversités de la vie, en considérant les défis comme des opportunités de croissance plutôt que comme des obstacles. Cet état d'esprit s'aligne sur Amor Fati, qui encourage l'acceptation et même l'amour pour tous les événements de la vie, les considérant comme faisant partie intégrante de notre parcours personnel. Pratiquer la résilience implique de reconnaître les difficultés, de gérer nos réactions et de rester concentré sur ce que nous pouvons contrôler.
Dans cet article, nous avons exploré Amor Fati, le principe stoïcien qui consiste à accepter son destin, en reconnaissant que la vie comprend à la fois des joies et des difficultés. Ce concept nous encourage à accepter et à aimer tous les aspects de nos expériences, non pas comme un appel à la résignation passive, mais comme une invitation à aborder la vie avec ouverture et humilité. En adoptant Amor Fati, nous apprenons à voir les défis comme des opportunités de croissance, favorisant la résilience et une appréciation plus profonde du chemin de la vie. Comme l'a exprimé Friedrich Nietzsche, cela implique de ne vouloir “rien de différent, ni en avant, ni en arrière, ni dans toute l'éternité”. Merci de votre lecture. Puissiez-vous trouver la force d'accepter votre destin. Que Dieu vous bénisse, prenez soin de vous.
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